Inès Leonarduzzi, fondatrice & présidente de l’ONG « Digital For The Planet »
Chaque année, le Prix Entreprendre pour demain de la Fondation Sopra Steria-Institut de France encourage et récompense les jeunes générations qui souhaitent mettre l’innovation numérique au service de problématiques sociales, sociétales et environnementales.
La 19e édition, parrainée par Inès Leonarduzzi, invite les étudiants et jeunes entrepreneurs à proposer leurs projets sur le thème "Quelles solutions la Tech peut-elle apporter pour réduire l'impact environnemental des activités humaines?"
Pourquoi avoir accepté d’être la marraine du Prix EPD 2022 ?
Quand la Fondation Sopra Steria-Institut de France m’a contactée en précisant que l’objectif seraient d’identifier quelles solutions les technologies numériques peuvent-elle apporter pour réduire l’impact environnemental des activités humaines, j’ai tout de suite été intéressée par l’idée de soutenir les jeunes entrepreneurs et étudiants. C’est une question que je traite au sein de Digital For The Planet depuis 6 ans et à mesure que les technologies évoluent, la pollution numérique croit et à cela les réponses à apporter sont nombreuses et complexes. Avec sa Fondation, Sopra Steria met le doigt sur un des enjeux majeurs de notre siècle, c’est essentiel que les grandes entreprises les prennent à bras le corps.
Vous êtes la fondatrice de « Digital For The Planet », pourriez-vous nous expliquer quelle est l’ambition de cette ONG ?
Digital For The Planet est une ONG dédiée aux enjeux des pollutions numériques, qu’elles soient environnementales, intellectuelles ou sociétales. Nous faisons de la recherche-action, développons des programmes de formations et avons formé à date plus de 35 000 jeunes en France. Nous avons un rôle de lobby aussi, en ce sens nous avons contribué à l’écriture de 5 amendements auprès du Parlement français. Enfin nous avons en 5 ans accompagné près de 300 entreprises françaises. Nos regards se tournent désormais vers l’Europe.
Comment peut-on agir pour rendre le numérique plus « responsable » ?
À l’échelle individuelle, prendre soin et conserver ses appareils électroniques, acheter moins de neuf, est immensément utile quand on sait que la majeure partie de la PNE (pollution numérique environnementale) est représentée par la fabrication des appareils. À l’échelle des entreprises, il s’agit d’avoir une gestion de ses achats sobre et de mise sur la frugalité, l ‘éco-conception logicielle et infrastructurelle. Sur le plan gouvernemental, nos élus ont un devoir de s’informer et se former. Rares sont celles et ceux que je rencontre et qui maîtrisent ces sujets complexes. Le problème, c’est que le législateur peut difficilement encadrer s’il ne comprend pas les tenants et les aboutissants. Enfin, le numérique ne peut être un sujet national. Même si je crois au local pour le futur, la France doit collaborer avec les autres pays européens, c’est pourquoi il est essentiel de rester attentifs à ce qui est discuté et décidé à Bruxelles sur les sujets numériques.
Vous serez membre du Grand Jury du Prix Entreprendre pour demain, quels sont les éléments projets auxquels vous serez particulièrement sensible ?
Aux sujets de fond, ceux qui offrent une vision transversale aussi, ainsi que ceux qui touchent le quotidien.
Enfin, quel message souhaiteriez-vous faire passer aux étudiants ou aux jeunes entrepreneurs qui seront demain à l’origine des nouveaux usages numériques ?
On ne nous apprend que trop peu à innover dans nos systèmes d’éducation. Ainsi j’ai beaucoup d’admiration pour celles et ceux qui y parviennent. Cela signifie qu’ils ou elles ont réalisé un chemin intellectuel personnel, et cela demande beaucoup d’énergie mentale. Donc je leur dirai que pour eux le plus dur est fait. Félicitations !
Vous êtes étudiants ou jeunes entrepreneurs et vous avez un projet numérique innovant pour réduire l'impact environnemental des activités humaines?
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