Qui êtes-vous, l’équipe Gerard Farm ?
Cinq passionnés par la tech et l’envie d’apporter des solutions aux agriculteurs, à la fois pour améliorer leurs revenus et participer à l’économie circulaire si nécessaire à notre planète dans ce contexte de crise écologique. Les co-fondateurs, Anne et Jie, sœur et frère, ingénieurs en mécanique et intelligence artificielle respectivement, ont été rejoints par Ali sur la partie algorithmes, Marc pour l’électronique et YiFan spécialiste des systèmes embarqués.
Comment est né ce projet ?
A l’origine, l’idée était de cristalliser et pérenniser l’excellence agricole française en matière de fromage et de produits lactés. Nous réfléchissions à un modèle de production et transformation laitière de proximité. En visitant un grand nombre d’exploitations agricoles familiales, nous avons réalisé que nous avions la possibilité de répondre à des besoins au sein des territoires ruraux, grâce au numérique. Apporter une source de revenus aux agriculteurs, alors que ce métier est en grande souffrance actuellement, et contribuer à la résilience énergétique en cette période où les coûts s’envolent, nous a paru une évidence.
Comment Gerard Farm contribue à un monde plus sobre, durable et solidaire ?
Nous combinons un élément robotique, Poopy, et une solution numérique d'intelligence artificielle, pour collecter les déjections animales de manière optimale et les transformer en source d’énergie, directement sur place, au sein des fermes. Notre solution s’adresse aux élevages extensifs, c’est-à-dire qui ne cherchent pas à maximiser le nombre de bêtes sur les surfaces et n’utilisent que les ressources naturelles disponibles : autrement dit, à taille humaine.
Notre projet contribue à un monde meilleur sur plusieurs plans. Tout d’abord, en méthanisant les déjections des élevages, il est possible de fournir une nouvelle source d’énergie, entièrement verte et renouvelable. Nous favorisons également la résilience énergétique et la souveraineté de notre système agricole, pour le rendre plus durable et pérenne dans le temps. Enfin et surtout, nous sommes fiers d’œuvrer à la justice sociale, en améliorant le cadre de travail et de vie des agriculteurs.
Quelle ambition pour votre projet dans 5 ans ?
Aujourd’hui, l’équipe a développé en moins d’un an le robot collecteur, Poopy, en service dans un élevage de chevaux près d’Angers. L’ambition, c’est de diffuser notre solution au sein des élevages extensifs, mais aussi d’amener les élevages intensifs à adopter des modes de pâturage et de production plus soutenable à long terme. Au point de vue rayonnement, pas de limite : nous visons le territoire français mais aussi l’international, avec une solution qui pourra être d’autant plus utile dans les pays en développement.
Nous promouvons un modèle agricole dans un environnement naturel et éthique, avec des éleveurs qui connaissent leurs bêtes et qui génèrent une rémunération leur permettant de vivre mieux que correctement. Objectif : redonner ses lettres de noblesse à cette profession et en faire un métier désirable pour les jeunes générations !
Quelle est la figure entrepreneuriale qui vous inspire ?
Il y a cinq ans, j'aurais dit Elon (Musk). Mais aujourd'hui, je réponds Régis. A trente ans, il élève 70 vaches laitières et parvient à produire un lait d'excellente qualité, en conciliant qualité de vie de son troupeau et rentabilité. Il est passionné, il travaille de 6h à 22h, samedi, dimanche, pendant les fêtes et le jour de son anniversaire, mais la traite de ses vaches, c'est toujours en musique ! C’est pour lui et pour tous les agriculteurs qu’on met la technologie au service du développement durable et de l’humain.