Les lauréats

Les lauréats 2023

  • Flex-elauréat étudiants, est une application qui permet aux particuliers de participer à l'équilibre énergétique et d'être rémunérés pour leur responsabilité. En savoir plus ici
  • Gerard Farmlauréat Jeunes entrepreneurs, développe un robot pour la génération autonome d'énergie verte, à partir des déchets d’élevages agro-écologiques. En savoir plus  ici
  • Velhome, une plateforme de parkings vélos sécurisés entre particuliers, remporte le Coup de Coeur du Jury. En savoir plus ici
Remise des Prix Entreprendre pour demain 2023

Titre : Remise des Prix Entreprendre pour demain 2023

Fabienne Mathey-Girbig, Directrice exécutive Responsabilité d’entreprise Sopra Steria et administratrice de la Fondation Sopra Steria-Institut de France

Bonsoir tout le monde.

J'ai quelques petites notes pour ne pas oublier certains éléments qu’on m’a dit de mettre dans le bon ordre.

Donc on est très heureux de vous accueillir ce soir ici, au Philanthro-Lab, on était déjà venus dans le cadre de la grande cause Make.org.

Cette association est basée dans ce bâtiment absolument magnifique et donc heureux de vous accueillir au nom de Laurent Giovachini, directeur général de la Fondation Sopra Steria-Institut de France et qui n'a pas pu être avec nous aujourd'hui, mais qui est avec nous par la pensée.

Alors le Philanthro-Lab, il est situé près de Notre-Dame de Paris, si vous avez eu le temps de regarder.

Peut-être qu'après, vous aurez l'occasion de monter. Une petite terrasse assez sympathique là-haut.

Il est installé dans l'hôtel de la Bûcherie dont les origines remontent au XVᵉ siècle.

Il est entièrement dédié à la philanthropie, ce qui explique qu'une association comme Make.org était là.

Ce sont des associations qui restent quelque temps et qui tournent.

Et en fait, il se définit comme un laboratoire de la générosité pour accompagner les personnes qui aident les aidants et puis aussi pour éveiller les consciences.

Donc, c'était parfaitement adapté pour cette 20ᵉ édition du prix “Entreprendre pour demain”.

C'est déjà une longue histoire, la fondation a 22 ans, le prix lui a 20 ans.

Et c'est pour encourager les jeunes générations dont nous voyons les anciens lauréats ici, à mettre en œuvre des projets numériques qui ont une vocation sociale, sociétale au service de l'humain.

Alors, la thématique cette année c’est, ou c'était car on va passer à une prochaine bientôt, “quelles solutions numériques pour vivre un monde plus durable, sobre et solidaire ?”

Et notre marraine que je remercie pour la deuxième année, Inès Leonarduzzi, qui est fondatrice et présidente de “Digital for the Planet” et qui a également écrit un livre que je vous recommande : “Réparer le futur”, qui incarne pour cette deuxième année ce sujet qui est vraiment d'actualité, donc les sujets environnementaux et puis la solidarité qui doit y avoir autour de l'environnement.

En tout cas Inès, je te remercie pour tes convictions et pour ton dynamisme.

Cher Monsieur Quéré, je vais vous passer la parole dans quelques minutes et je souhaite remercier tout particulièrement les bénévoles de la fondation.

Certains sont ici, j'espère que d'autres vont pouvoir arriver avec ces journées de grève le jeudi.

On va éviter les événements le jeudi maintenant.

Qui font grandir les projets de la fondation et qui accompagnent les équipes finalistes.

Donc, les équipes qui ont qui ont débattu devant nous ont été préparées par ces bénévoles.

Je suis très heureuse de vous accueillir tous.

Je vous remercie et je suis très heureuse d'accueillir tous les membres, bien sûr, du conseil d'administration de la fondation et vous tous qui avez pris le temps de venir nous voir.

Monsieur Quéré, je vous laisse la parole.

 

Yves Quéré, Membre de l’Académie des sciences et administrateur de la Fondation Sopra Steria-Institut de France

Chère Fabienne, que je remercie vivement de nous accueillir dans un lieu aussi magnifique.

Chère Inès, qui est notre marraine à tous.

Cher Nicolas, qui est le président du jury et qui mène ce jury avec une finesse et une, une...

Un talent qui fait qu'il n'y a pas de querelles dans ce jury, alors que très souvent, je peux vous le dire, il y a des querelles dans les jurys.

Chers membres du jury, cher public, chers amis et dernière, mais certainement pas la moindre, chère Dominique, qui est véritablement la colonne vertébrale de cette fondation.

J'ai eu l'honneur de représenter ici le chancelier de l’Institut de France, Xavier Darcos qui malheureusement ne peut pas être là et qui le regrette beaucoup.

Je l'ai vu et il aime beaucoup cette fondation.

Il a, vous le savez bien, il le dit souvent, il a une dilection très particulière pour la Fondation Sopra Steria alors qu'il abrite beaucoup d’autres fondations, et c'est une de ses préférées, si j'ose dire.

Ne le répétez pas pour les autres, mais c'est une de ses préférées.

Il y voit un lieu très exceptionnel de générosité, d'empathie, de jeunesse et même de juvénilité.

Ce n'est pas le même mot.

C'est un mot plus actif.

Je crois qu’il voit ça très positivement.

De même, qu’il voit évidemment que la fondation est là pour aider les êtres qui sont en grande difficulté sociale, par exemple les handicapés, mais qui œuvre aussi la fondation pour sauver le patrimoine.

Évidemment, à l'aide des techniques du numérique.

Il m'est difficile de ne pas citer une personne qui est un grand monsieur, qui n'est plus malheureusement, et que beaucoup d'entre vous ont connu : Jean Carteron, qui est à l'origine de cette fondation.

Pour moi, c'était véritablement le modèle parfait de ce qu’au XVIIᵉ siècle, on appelait l’honnête homme.

C'est-à-dire un être de savoir, de sagesse, d'intelligence bien sûr, et un homme de vertu, si je peux employer un mot un petit peu vétuste.

Un homme de vertu, Jean Carteron, qui a été en même temps un grand entrepreneur, puisqu’il a fondé ex nihilo la Steria qui est devenue la Sopra Steria.

Alors la fondation décerne chaque année le prix “Entreprendre pour demain”.

Et pour quelqu'un comme moi qui a connu, je crois à peu près tous les jurys depuis le début.

Cette fondation offre un paysage merveilleux.

Un paysage où il y a une moisson de talents, de projets, de descriptifs, et même d’entreprises qui nous comblent tous.

Je parlais de juvénilité tout à l'heure.

Il y a une juvénilité aussi dans ces projets.

L'année 2023 ne déroge pas à la règle.

C'est une année qui est un excellent cru et nous allons entendre plus tard les lauréats des trois prix puisqu'il y a le prix des étudiants, le prix des jeunes entrepreneurs et puis un nouveau prix qui est le coup de cœur du jury.

Je félicite beaucoup les lauréats.

Mais permettez-moi de féliciter aussi les non-lauréats, c'est-à-dire ceux qui sont finalistes, qui ont été aussi merveilleux et qui ont tous présenté des projets comme nous l'avons vu ici depuis des années et des années, qui, au minimum, sont intéressants souvent sont passionnants et quelquefois sont littéralement enthousiasmants.

Merci à tous.

 

Mélisande Pontvianne, Responsable de communication – Fondation Sopra Steria-Institut de France

Merci Monsieur Quéré.

Je suis Mélisande Pontvianne, responsable de communication de la fondation et je vais animer cette cérémonie.

Et à présent, j'ai le plaisir d'inviter Inès Leonarduzzi à venir me rejoindre sur scène.

Inès, tu es la fondatrice et présidente de l'ONG Digital For The Planet.

Tu nous fais l'amitié d'être la marraine de cette édition du prix “Entreprendre pour demain” pour la deuxième année, et tu vas nous partager tes convictions quant à l'entrepreneuriat, quant à l'entrepreneuriat solidaire.

Merci beaucoup Inès, c’est à toi.

 

Inès Leonarduzzi, fondatrice et présidente de Digital For The Planet

Bonjour à toutes et à tous.

Je suis très heureuse d'être là, dans ce lieu sublime.

On oublie parfois de voir la beauté, elle est là où on est.

Parfois on ne la voit plus et c'est un privilège d'être ici.

C'est un privilège d'être avec vous.

Merci à la Fondation Sopra Steria d'œuvrer pour insuffler l'envie aux jeunes générations d'entreprendre.

D‘entreprendre pour demain, pour devenir de bons ancêtres.

La thématique des bons ancêtres, c'était ma thématique de l'année dernière lors de la remise des prix.

C'est une expression que j'ai gentiment volée à Jonas Salk.

Jonas Salk était un grand médecin qui avait notamment découvert, et mis au point avec son équipe médicale, le vaccin contre la polio, et qui a sauvé une grande partie de l'humanité.

Et qui a dit, quand les médias dans les années 50 se sont rués sur lui pour lui dire qu'il était un homme merveilleux et incroyable, Il a dit : houlala !

Très peu pour moi.

Très peu pour moi la célébrité.

Ce qui m'importe, c'est d'être un bon ancêtre.

Et en fait, c'est vrai qu'on peut penser à ces ancêtres qui nous ont permis de faire ce qu'on fait aujourd'hui, qui ont planté les premières graines en Mésopotamie il y a 10 000 ans.

Ces hommes et ces femmes qui ont frayé ces premiers chemins, fabriqué ces premières routes.

Ces personnes qui se sont battues contre l'esclavage, contre le nazisme et qui aujourd'hui nous permettent de vivre libres, de vivre avec dignité.

Et c'est pour ça qu'il faut continuer à entreprendre.

Entreprendre, peu importe comment.

Je dirige depuis sept ans une ONG.

Mon travail, ce n'est pas de gagner de l'argent et de faire des profits.

Pourtant, je passe mon temps à réclamer de l'argent.

C'est mon rôle dans mon ONG.

Aujourd'hui, on est près de 100 000 membres en Europe.

On a quelques 3 millions d'euros de trésorerie qui nous permet de faire de l'éducation partout en Europe et également de travailler auprès des gouvernements pour écrire des lois plus justes, plus actuelles.

Donc finalement entreprendre, peu importe que vous soyez dans quelque chose de très mercantile, que vous soyez dans quelque chose de plus philanthropique, entreprendre, c'est quelque chose que vous avez dans les gènes.

C’est, il me semble, Alain Fournier, qui, au XVᵉ siècle, était un homme politique et aussi un poète.

On a le droit d'avoir plein de talents.

Qui écrit : “entre-preneurs”, en deux mots, avec un trait d'union entre les deux parce qu'il disait qu’un entrepreneur ce sont des hommes et des femmes qui vont prendre quelque chose pour eux et s'enrichir entre eux.

Et finalement, c'est né à l'époque où le servage prenait fin, où les serfs commençaient à en avoir marre littéralement de la servitude et se sont dit : on va s'organiser et on va créer des corporations de métier, on va devenir entre-preneurs.

On va prendre entre nous. Et l'origine du mot, j'aime le penser, vient de là.

En tout cas, c'est la première fois qu'on le nomme, ce mot, en France.

Entreprendre, ça demande des bonnes idées.

Ça demande d'être un fin regardeur, une fine regardeuse.

Ça demande de voir l'évidence là où parfois on ne la voit plus.

Un peu comme la beauté dans des lieux devant lesquels on passe tous les jours.

Entreprendre, entreprendre, c'est savoir comprendre les besoins du monde de demain pour être le plus pertinent, le plus à propos possible.

Et ça demande des qualités humaines, pas seulement des idées, pas seulement de l'argent.

Évidemment qu'il faut des idées et des moyens, mais ça demande aussi des qualités.

Des qualités comme l'authenticité, comme la présence, comme la chaleur, la chaleur humaine, comme le pouvoir, l'intelligence.

Je vais revenir rapidement sur ces quelques idées, ces quelques points.

L’authenticité, vous allez me dire : bah non, on peut très bien être quelqu'un d’autre, faire semblant et puis monter une entreprise.

Mais en fait non, ça ne tient pas puisqu'on est ici pour parler d'entreprendre pour demain et donc durablement et d'être de bons ancêtres, potentiellement.

C'est tout le bien que je vous souhaite.

Être authentique, c'est ce qui vous permet de ne jamais être déçu des autres ou de vous-même.

De ne pas vous surprendre, à vous saboter.

Et là, c'est une femme entrepreneur depuis dix ans qui vous parle.

Et alors ?

Avec toutes les bonnes volontés du monde, rester authentique ?

On se dit : oui moi, je suis quelqu'un d’authentique, aucun problème,

Ce n’est même pas une question que je dois me poser.

Être authentique, ce n’est pas évident.

Surtout quand le succès frappe à la porte.

On ne sait plus vraiment qui on est parfois.

Rester authentique c’est savoir regarder ses ombres, ses tempêtes intérieures.

C'est aussi savoir là où on est bon et savoir l'affirmer.

La présence et la qualité d'écoute dans un monde où plus personne n'écoute vraiment, tout le monde aime parler.

Regardez-moi, plus personne ne lit, tout le monde écrit des livres.

Écouter, c'est une qualité qui se perd, même chez les plus grands patrons, les plus grandes patronnes, même chez les chefs d'État.

Et Dieu sait que j'en ai rencontré.

J'ai conseillé de nombreux ministres, de nombreuses ministres.

C'est très dur d'écouter.

Écouter, ce n'est pas seulement tendre l'oreille, se taire et regarder, écouter, prendre ce que l'interlocutrice, ou l'interlocuteur nous dit.

Écouter, c'est aussi la manière de poser des questions à quelqu'un.

C'est savoir orienter ce qu'on a envie qu'on nous dise.

Il y a des personnes qui s’interdiront toujours de vous dire le miel qu'ils ont en eux.

Parce qu'ils n'osent pas.

Et selon la question que vous allez leur poser, ils vous diront des choses merveilleuses, des choses qui peuvent vous faire des eurêkas !

Pas dans une baignoire, mais en tout cas à n'importe quel moment, dans n'importe quel lieu.

La chaleur.

La chaleur.

Dans un monde de plus en plus violent, la chaleur humaine à côté de mon ONG, j'ai une entreprise dans l'art parce que je crois que l'art a le pouvoir de réparer.

Je crois que l'art a le pouvoir de permettre aux humains abîmés de rester des humains.

Et comme on est tous un jour ou l'autre éraflés par la vie, par les événements, par les gens qu'on aime, par nous-même, il est important d'aller trouver un refuge dans l'art.

L'art, c'est ce qui permet l'empathie aujourd'hui. C'est prouvé scientifiquement.

Ce qui permet d'augmenter cette humanité qu'on a en nous parce qu'on apprend à se comprendre et à ressentir ce qu'un artiste a voulu retranscrire.

Moi, par exemple, mon plus grand bouleversement humain lié à l'art, c'était devant la Pietà, à la basilique de Saint-Pierre à Rome.

Je ne sais pas si vous connaissez cette œuvre, c'est cette Marie de marbre et Dieu sait que maman est musulmane et que j'ai été élevée par un grand-père imam.

Mais cette Marie de marbre qui tient Jésus dans ses bras, moi ça m'a fait pleurer.

Rien que d'en parler, ça me bouleverse.

C'est littéralement ce que les Allemands appellent : Einfühlung.

Pardon, je n’ai pas fait allemand.

Quand j'étais à l'école, j'ai fait espagnol.

Einfühlung, c'est un mot qu'on traduit dans aucune autre langue qui aujourd'hui veut dire empathie.

C'est marrant, mais avant, ça voulait dire le bouleversement émotionnel devant une œuvre d'art.

Finalement, rester dans la chaleur humaine, c'est rester connecté au sacré.

Avec tout ce qui nous dépasse.

Il y a peut-être à un moment donné où je vais louper une marche.

Je vais louper un super deal.

Mais peut-être que sur le plan humain, il y a quelque chose de plus riche qui se joue.

La chaleur, pour le dire simplement, c'est la capacité à mettre les gens avec qui vous allez travailler à l'aise tout le temps.

De leur faire savoir que vous les acceptez tels qu'ils sont, que vous ne jugez pas.

Aujourd'hui, les frontières sont poreuses.

On mélange notre travail, notre vie personnelle et notre bien-être personnel.

Ça veut dire que tout est lié.

Et s'il y en a un qui est bancal on va mal à la maison, on va mal dans notre tête.

Et si ça ne va pas chez nous, ça va pas au travail non plus, et en nous.

Aujourd'hui, on est un tout.

Donc de savoir faire en sorte que les gens se sentent à l'aise avec nous.

C'est aussi leur assurer du bonheur.

Et ça, c'est important en tant qu’entrepreneur.

Je n'ai rencontré, hélas, que trop d'entrepreneuses et d'entrepreneurs brillants, brillantes, mais qui ne se soucient plus vraiment de l'impact de leur chaleur sur les gens.

Et heureusement, j'ai rencontré aussi des entrepreneurs et des entrepreneuses hautement merveilleux.

L'intelligence ne se trouve pas que dans les bouquins.

Et Dieu sait que les livres ont été mes meilleurs amis.

Je n'avais pas d'amis quand j'étais petite.

Je fais partie de ces enfants qui n'arrivaient pas à s'intégrer.

Il faut le dire, ça arrive à plein de gens bien.

Et les livres, c’est ce qui me permettait de jamais être seule.

J'étais toujours avec un écrivain, avec une écrivaine.

C'était merveilleux.

Mais l'intelligence ne s’insuffle pas que dans les livres.

L'intelligence, c'est aussi être malin.

Quand je suis arrivée sur le marché du travail, moi qui n'ai pas fait de grandes écoles, je suis arrivée au moment où ce sont les algorithmes qui décidaient si vous étiez ou non éligible pour un premier entretien exploratoire.

Et à l'époque, les grandes entreprises dans lesquelles je voulais travailler, c'était : Centrale, HEC, Stanford, Harvard... Déjà toutes ces choses-là.

Je n'avais aucune chance.

Ce que j'ai fait, c'est que j'ai fait cette petite liste de toutes ces écoles et je les ai écrites sur mon CV, en blanc.

J'ai eu plein d'entretiens.

L'intelligence, elle ne se trouve pas toujours là où on croit.

L'intelligence, elle est aussi parfois dans la manière que vous vous avez de regarder les choses.

C'est exactement ce que j'ai fait ce jour-là.

Enfin, le pouvoir.

Le pouvoir parce que l'humilité c'est très beau.

Mais parfois les gens en souffrent.

Et dans un monde où il faut montrer qui en est, c'est important de ne pas avoir peur de montrer votre pouvoir.

Votre pouvoir, ce n'est pas seulement votre statut social, ce n'est pas seulement l'argent que vous avez sur votre compte en banque.

Ce n'est pas seulement l'environnement d'où vous venez.

Votre environnement familial, votre environnement géographique.

Votre pouvoir, c'est aussi votre posture, la posture de votre corps, le vocabulaire que vous utilisez quand vous parlez.

S'il est plus riche, vous dénotez comme une personne qui a du pouvoir parce que vous avez le pouvoir des mots.

Et aujourd'hui, c'est beaucoup.

Le pouvoir, c'est aussi une manière de montrer aux gens que vous êtes convaincus et donc vous êtes convaincants.

Entreprendre en fait, c'est une histoire humaine, c'est surtout une histoire humaine.

Donc vous allez en faire des business models, vous allez en faire des reportings.

Vous allez rencontrer plein d’investisseurs, c’est tout le bien je vous souhaite.

Et à la fois je dis ça, mais c’est pas vraiment vrai.

Je vous souhaite de faire de la croissance organique autant que vous pouvez.

Avoir des investisseurs, ça reste quand même dire qu'on est endetté et qu'on n'est pas viable.

Mais parfois on en a besoin pour certains modèles.

Je vous souhaite de comprendre tout ce que ça a de transformatif que d'être entrepreneur.

C'est bien plus que de monter une boîte et de devenir une licorne.

C'est changer de mains.

C'est vous changer vous, et fatalement, tous les gens qui sont autour de vous.

Voilà, je vous remercie et je vous souhaite une bonne soirée.

 

Mélisande Pontvianne

Merci Inès pour cet exposé inspirant.

Le temps de rétablir la présentation, je vais laisser la place à nos lauréats précédents du prix : Clic&Moi et Osiris Agriculture.

Ils vont nous expliquer ce qu’il s'est passé pour leurs projets depuis qu'ils ont remporté le prix de la fondation.

On va commencer avec Aaron Teboul pour Clic&Moi.

Aaron tu es co-fondateur de Clic&Moi, cette jeune startup solidaire.

Viens avec nous.

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur le parcours de Clic&Moi ?

Depuis que tu as remporté le prix en 2021.

Merci Aaron.

 

Aaron Teboul, co-fondateur de Clic&Moi, Lauréat étudiants 2021

Bonjour à tous.

C'est déjà un super honneur, et comme l'année dernière, passer après Inès, qui je pense, est une des plus grandes oratrices que j'ai rencontrées.

Je suis profondément honoré d'être là avec vous pour remettre aussi ce prix et pour vous raconter un petit peu le parcours de Clic&Moi.

Donc, il y a quelques années, nous avons remporté le prix “Entreprendre pour demain” en 2021 et ça a été un super moment et un réel prestige.

Mais aujourd'hui ?

Mélisande, Dominique, Jean-Bernard, je ne suis plus le même entrepreneur qu'avant.

J'ai beaucoup progressé.

J'ai surmonté les obstacles.

Il y a eu des moments de haut, des moments bas, mais... j'ai surtout réalisé mes rêves.

Et aujourd'hui, il y a une seule chose qui me rend encore plus fier, c'est l'équipe de Clic&Moi.

L'équipe qu'on a réussi à construire en partie ici et là.

Donc, le travail d'une entreprise, selon moi, que ce soit une startup ou une association.

C'est avant tout une aventure humaine, mais une aventure d'équipe.

Avant de vous expliquer Clic&Moi et ce qu’on fait, j'aimerais beaucoup vous expliquer pourquoi.

Pourquoi on a créé cette entreprise.

En fait, c'est assez simple et c'est né de trois constats.

Le premier, qui concerne plus particulièrement les personnes âgées, c'est qu'aujourd'hui tout passe par le numérique.

De la gestion de sa banque, jusqu'à réserver son billet de train en ligne, payer ses impôts, un peu plus récemment, faire une téléconsultation.

En fait, c'est devenu incontournable.

Et demain, ce sera toute la santé qui se digitalisera.

Récemment, on s'est rendu compte que cette fracture numérique, elle n’affecte pas seulement les seniors ou les publics fragiles.

Elle affecte également les entreprises qui digitalisent leur parcours, leur relation et leur expérience client.

Et malheureusement, ça a un impact sur la fidélisation et la RSE.

En regard de ces deux enjeux majeurs, il y a aujourd'hui plus d'un million d'étudiants qui sont en situation de difficulté financière.

Et il y a à peu près un mois, il y avait plus de 3000 personnes un soir pour un panier alimentaire devant la Sorbonne et malheureusement, avec l'inflation, la situation ne va pas s'arranger.

Alors, pour répondre en une pierre deux coup à ces trois enjeux, nous avons créé Clic&Moi, une réelle entreprise à mission.

Et notre métier, c'est simple, c'est d'accompagner les entreprises qui se digitalisent et d'accompagner plus particulièrement leurs clients à la maîtrise de l'espace client en ligne des fondamentaux du numérique.

Tous ces accompagnements sont dispensés par des étudiants qualifiés que nous recrutons et que nous rémunérons.

Pour répondre à ces trois enjeux, nous avons également eu le soutien de la Fondation Sopra Steria-Institut de France qui nous a beaucoup aidés sur plusieurs volets.

Premièrement, ça nous a permis, l'équipe de la fondation et notre coach Norbert, de progresser dans notre développement.

Et un petit mot pour Norbert qui malheureusement n'a pas pu venir.

On a vraiment pu créer une relation humaine et il nous a énormément aidés.

Deuxièmement, ça a été Vianeo puisque c'est selon nous une étape incontournable dans notre développement.

Alors merci beaucoup Séverine.

Et troisièmement, quand on commence un projet, une entreprise, une ONG, une startup, une association, les finances, c'est important et l'aide de 5 000 € a été non négligeable pour démarrer le développement commercial.

Alors au nom de tous les étudiants qu'on a pu aider, de tous les papis, de toutes les mamies, et au nom de Clic&Moi, merci beaucoup.

Un petit mot également comme Inès, pour les finalistes d’aujourd’hui.

Parce que l'aventure entrepreneuriale, c'est d'abord une aventure qui est passionnante.

Je tiens à vous dire que nous étions à votre place il y a deux ans, avec nos doutes, nos incertitudes, notre angoisse, notre stress mais aussi tous nos rêves.

Et c'est pourquoi je vous encourage aujourd'hui à continuer à croire en vous, à continuer à croire en vos projets et à continuer encore une fois à croire en vos rêves.

Il y a une seule chose qui des fois me fait tenir, puisque le matin on se lève et c'est pas facile.

Mais ce que j'ai pu apprendre dans l'entrepreneuriat, c'est qu’il n'y a que des gagnants.

Parce que le simple fait de se lancer dans l'entrepreneuriat, une aventure qui est si challengeante au quotidien, c'est vraiment une victoire en soi.

Alors foncez, réalisez vos rêves, réalisez vos projets, croyez en vous-même.

Et l'aventure, elle est formidable.

Elle est top et c'est que du kif.

Elle vaut le coup d'être prise.

Alors, il y a des concessions, mais déjà bravo à vous d'être arrivés jusqu'ici.

 

Mélisande Pontvianne

Merci à Aaron.

Clic&Moi a effectivement bien grandi et on est très fiers à la fondation de vous accompagner dans ce parcours.

Henri à présent, notre autre lauréat présent.

Henri, tu vas nous parler d'Osiris Agriculture.

C'est un projet récompensé l'année dernière par le prix au cours d'une édition consacrée aux solutions de la tech pour réduire l'impact environnemental des activités humaines.

Henri, je t'invite à nous rejoindre et nous partager l'expérience d'Osiris.

 

Henri Desesquelles, co-fondateur d’Osiris Agriculture, Lauréat Jeunes entrepreneurs 2022

Bonjour à toutes et à tous.

Merci beaucoup de l'invitation.

C'est vraiment toujours un plaisir de réussir à venir partager notre motivation.

Je pense que vous avez eu de très beaux exemples avant moi de la dynamique qu'on peut mettre à travers un discours, qu'on peut transmettre à travers un discours.

Alors nous c’est sur l'agriculture.

On est trois co-fondateurs, on est trois fils d'agriculteurs, donc ça nous tient aux tripes et on est très contents.

Déjà l'année dernière, on était fiers et contents d'avoir pu amener dans un lieu mythique, alors ce n'est pas ici, mais je suis aussi content d'être là, de pouvoir amener l'agriculture et la problématique de la gestion de l'eau dans des milieux qui ne sont pas forcément au courant.

Alors, faut revenir au printemps 2022, c'était il y a un petit peu plus longtemps.

C'est vrai que l'actualité dernièrement nous a mis face à nos dilemmes de notre société sur la production.

Chez Osiris Agriculture on est vraiment fiers et engagés de pouvoir aider les agriculteurs avec nos solutions technologiques.

Un robot pour leur permettre d'améliorer leur capacité à irriguer les champs pour faire 30 % d'économie d'eau.

Donc c'est trois fois plus que ce que demande le président de la République dans son dernier plan de l'eau.

Voilà, c'est vraiment l'engagement qu'on prend aujourd'hui, nous avec l'objectif d'aller en 2025 sur ce sujet.

C'est un engagement qu'on n'aurait pas pu réaliser sans l'aide du prix Sopra Steria-Institut de France parce que c'est vraiment un élément majeur dans notre développement.

Il y a, c'est sûr, l'aide financière qui est très importante quand on fait une machine, de l'industrie, on veut réindustrialiser les choses, pouvoir apporter des capitaux, c'est très important.

Mais il y a aussi tout l'accompagnement qu'on a eu : Vianeo, notre parrain Ziad qui dès la première rencontre, avant même qu'on gagne le prix, nous a fait des remarques très intelligentes et très précises qui nous ont permis d'évoluer très vite sur notamment les sujets de business model.

Parce que oui, quand vous êtes trois ingénieurs à créer une boîte, quelques potentielles problématiques sur le business model.

C'est vraiment pour vous dire que je crois que le thème de solidarité et de chaleur est revenu sur les deux discours d'avant.

Entrepreneurs, finalistes, gagnants, très bien, mais surtout allez demander de l'aide.

Aujourd'hui, il y a des ressources partout.

J'ai jamais rencontré quelqu'un qui m'a dit : non, je ne vais pas t’aider, je ne veux pas t’aider.

À la rigueur, je n'ai pas le temps aujourd’hui, reviens plus tard.

Mais un entrepreneur, quelqu'un à côté et même dans les grands groupes, il y a des ressources.

Et quand on est entrepreneur, c'est aussi la solidarité dont on peut bénéficier, dont on pourra faire bénéficier aux autres demain.

Donc vraiment, c'est ce que je voulais vous dire aujourd'hui, pensez à ce que vous consommez en termes d'agriculture.

C'est important de consommer français.

On a une très belle agriculture qui a encore beaucoup de choses à faire pour s'améliorer, mais qui a aussi des clés techniques et technologiques pour y arriver.

Donc aidez l'agriculture française en consommant français.

Et puis je le réitère, on a été très contents de gagner ce prix parce que c'était un vrai coup de pouce.

Merci beaucoup.

 

Mélisande Pontvianne

Merci Henri.

On va maintenant passer à la partie qu'on attend impatiemment et notamment les équipes finalistes.

La remise des prix, d'abord dans la catégorie étudiants, c'était la 20ᵉ édition cette année du prix “Entreprendre pour demain”.

Plus de 130 équipes se sont inscrites pour participer dans les deux catégories, étudiants et jeunes entrepreneurs, sur le thème : “Quelles solutions numériques pour vivre dans un monde plus sobre, durable et solidaire”.

C'est une soixantaine de projets qui ont été examinés lors des pré-sélections, et sept projets finalistes qui sont venus présenter, pitcher devant le Grand Jury.

Le Grand Jury est composé de managers Sopra Steria, de membres de l'Académie des sciences, de notre marraine Inès Leonarduzzi et de nos partenaires Vianeo et Planetic Lab, qui vont accompagner les lauréats.

J'en profite pour les remercier de leur fidélité et de leur présence aux côtés de la fondation.

Pour commencer, donc la catégorie étudiants et ses trois finalistes, c'est Karen Heitzmann, directrice des opérations banque chez Sopra Steria, membre du conseil d'administration de la fondation et bien sûr membre du Grand Jury qui va venir nous les présenter.

Karen, je t'invite à nous rejoindre.

D'abord nous parler de la délibération du grand jury.

Qu'avez-vous pensé de chacun des projets ?

 

Karen Heitzmann, Directrice des opérations Banque – Sopra Steria et administratrice de la Fondation Sopra Steria-Institut de France

Bonsoir à tous !

Je suis ravie d'être dans ce lieu magnifique en votre compagnie.

Pour cette remise du prix étudiant.

Wow !

Le prix étudiant.

Ils nous ont épatés.

Ils ont été très très forts.

Vraiment, ils nous ont présenté des projets d'une grande maturité.

Maturité dans la présentation mais maturité aussi dans l'approche de tout ce qu'ils nous ont présenté.

Alors, on avait trois finalistes qui nous avaient été présélectionnés par un préjury.

Tout ça est une entreprise rondement menée.

Donc trois dossiers, trois couples d'étudiants qui sont venus nous exposer leurs projets.

Tout d'abord, on a eu la présentation de Carbon’IT.

Alors Carbon’IT, c'est une solution qui vise à mesurer l'empreinte carbone des usages du numérique en entreprise.

Alors ça fait écho à quelques-uns d'entre nous, chez Sopra Steria notamment.

Donc, ce projet nous a été présenté par une équipe composée d'un étudiant de Télécom SudParis et d’un étudiant de Centrale Supélec.

Ensuite, nous avons eu la présentation de Flex-e.

Donc Flex-e, c'est une solution d'équilibrage énergétique basée sur le collaboratif des particuliers.

Alors ce projet nous a été présenté par deux étudiants de Centrale Supélec et enfin, nous avons eu la présentation de Trashking.

Trashking, une solution de traçabilité des matériaux d'emballage tout au long de leur cycle de vie.

Trashking nous a été présenté par deux étudiants de l'Insa Toulouse.

On a eu ces présentations, on a été bluffés.

Vraiment, c'était d'une grande qualité.

Monsieur Quéré nous en a parlé et on a été époustouflés.

Alors on s'est même posé quelques questions.

Qu'est-ce qu'on devait valoriser au travers de la remise d'un prix étudiant ?

Est-ce qu'il valait mieux valoriser un projet plus global avec une mise en œuvre un peu plus lointaine dans sa projection ?

Ou au contraire, est-ce qu'il fallait valoriser un projet peut-être plus proche dans sa réalisation ?

Et puis en fait, avec du recul, on s'est dit : mais ces dossiers étudiants, ça relève presque du prix “Jeune entrepreneur”.

Vraiment.

Bref, on a eu quelques débats animés.

Mais comme le disait Monsieur Quéré, toujours sous la bienveillance, grâce à notre président.

 

Mélisande Pontvianne

Avant que tu nous révèles le lauréat, Karen, je vais juste rappeler sa récompense :

Une dotation de 5 000 € de la fondation, l'accompagnement d'un mentor et d'autres bénévoles de Sopra Steria, sur la durée, grâce à leurs compétences.

Un atelier d'accompagnement par Vianeo, notre partenaire, qui est spécialiste du développement des startups innovantes.

Et puis l'accès au club des lauréats de la fondation.

Alors Karen.

Les équipes finalistes sont dans la salle, elles attendent, nous aussi.

Qui remporte le prix cette année ?

 

Karen Heitzmann

Alors c'est difficile.

Ça a été difficile pour nous aussi. Voilà.

Mais je pense qu’on l'a dit, il n'y a pas de perdants, même si on sait que c'est une responsabilité un peu lourde qui nous incombe.

Le projet qu'on a voulu valoriser, on a voulu mettre en lumière une grande maturité dans l'idée et aussi un pragmatisme tout proche dans sa réalisation.

Et donc, j'arrête le suspense.

Le lauréat du prix étudiant en 2023 est Flex-e.

 

Mélisande Pontvianne

Bravo Flex-e, venez sur scène.

 

Thomas Houdbert, co-fondateur de Flex-e, Lauréat étudiants 2023

Bonsoir à tous !

 

Mélisande Pontvianne

Vas-y !

 

Thomas Houdbert

Bonsoir à tous !

On est ravis d'être là avec Baptiste et d'avoir eu l'occasion de présenter le projet Flex-e à la Fondation Sopra Steria.

C'est un projet qui nous tient beaucoup à cœur.

On est très sensibilisés aux enjeux écologiques et aux enjeux énergétiques, et c'est pour ça qu'on a eu l'idée de ce projet-là et qu'on veut le mener.

Donc on remercie énormément la Fondation Sopra Steria pour cette occasion de le présenter et surtout pour avoir une sorte de confirmation d'un intérêt et de nous motiver toujours plus à travailler dessus pour les enjeux actuels, mais aussi ceux de demain.

Donc merci beaucoup à toute la fondation, à toutes les personnes qui nous ont accompagnés.

Que ce soit le jury qui nous a entendus poser des questions et qui nous permet toujours plus d'explorer le projet, mais aux coachs, je pense à Paul et aussi Frédéric qui n'a pas pu être là ce soir, mais qui ont apporté des conseils vraiment intéressants et un esprit très critique et une expertise sur le projet qui nous ont beaucoup aidés à toujours plus perfectionner notre idée.

Et merci beaucoup à toutes les personnes qui sont là.

Merci aussi à notre école et aux personnes qui nous accompagnent, nos amis, nos camarades à l'école qui nous aident aussi à développer le projet et à toujours améliorer nos idées.

Merci beaucoup.

 

Mélisande Pontvianne

Merci et bravo à vous.

Pour la partie remise du prix “Jeune entrepreneur” à présent.

Je vais vous présenter les quatre projets finalistes. Puis ensuite, Inès viendra remettre le prix.

Les quatre projets finalistes, sont Gerard Farm, d’abord, donc un robot pour la génération autonome d'énergie verte à partir des déchets d'élevage agroécologique.

Le deuxième projet qui nous a été présenté, c'est Holis, une plateforme collaborative d'analyse du cycle de vie et d'éco-conception, pour permettre aux entreprises d'améliorer les performances de tous leurs produits.

Le troisième projet présenté, c'était Suivez la Consigne.

Un projet qui a pour objectif d'accompagner les acteurs de l'agroalimentaire dans la transition vers le réemploi des contenants.

Et puis enfin, Velhome le quatrième projet qui nous a été présenté, c'est une plateforme pour permettre aux vélocyclistes de trouver des parkings de vélos sécurisés entre particuliers.

Alors Inès, tu vas venir nous parler de ces projets et ensuite annoncer le lauréat.

Est-ce que tu peux nous dire, sur ces quatre projets, est-ce que c'était difficile pour le grand jury de faire un choix parmi ces quatre projets ?

 

Inès Leonarduzzi

Rebonjour, merci Mélisande.

Je ne vais pas paraphraser.

C'était assez dur aussi sur les projets entrepreneurs, évidemment.

Je suis membre de jury dans de nombreuses fondations, j'ai eu l'occasion d'en faire dans le monde entier, j'ai vraiment eu cette chance et c'est ce que j'ai dit l'année dernière.

Je le dis cette année : la qualité des lauréats, des finalistes de la Fondation Sopra Steria, sont particulièrement impressionnants.

Ça s'est vérifié l'année dernière.

Ça s'est vérifié encore cette année.

On a toujours des débats un peu houleux mais toujours bienveillants.

Toujours.

Pour cette finale, je vais essayer de faire durer beaucoup moins le suspense.

On avait des projets, passez-moi l'expression, canons.

On avait de la solidarité, on a de l'à-propos, on a des grands enjeux de demain.

On a des projets qui touchent au quotidien.

Je pense à Velhome, qui avait un projet complètement incroyable et qui reposait sur zéro business model.

Je pense qu'on peut quand même le dire.

On a quand même eu un candidat qui est venu nous voir en nous disant : je n'ai pas de business model.

Mais il a été incroyablement brillant, autant que les autres et qui lui a valu toute notre attention.

Et c'est ça que j'aime aussi dans cette fondation, c'est qu'on n'est pas là pour chercher le business model et comment est-ce que ça va survivre, même si c'est une condition qui nous importe et qu'on l’étudie.

Mais on a su regarder, j'ai adoré ça, j'ai vraiment voulu voir comment allait être reçu ce profil, ce projet, auprès de tous les membres du jury et c'est vrai que c'était impressionnant de voir que tout le monde l'a pris au sérieux parce qu'il était nécessaire.

Et qu'il validait cette condition solidaire.

Sans plus tarder, d'abord, bravo à tous les finalistes, on a été impressionnés et quoi qu'il arrive, tu l'as très bien dit Aaron, moi je trouve que tu es un orateur de talent incroyable.

Je lui fais ma petite déclaration aussi.

On s'écrit par micros interposés avec Aaron depuis deux ans.

Mais il y a que des gagnants.

Il n'y a que des gagnants et je l'ai rappelé l'année dernière, j'ai perdu une tonne de concours.

Vous n'imaginez même pas.

Et si ça avait dû m'arrêter à chaque fois, je ne serais pas là.

Donc surtout continuez parce que ça ne veut rien dire.

C'est qu'il faut choisir quelqu'un, donc je déteste autant que j'adore cette place-là.

On a décidé de récompenser un projet qui nous semblait important.

Il va certainement surprendre et je pense que le, je dis “le” par défaut, “le” gagnant parce qu’on avait évidemment des femmes, le gagnant doit se dire : mais ce sera jamais moi, parce que l'année dernière ils ont célébré et encensé un projet qui traitait du même sujet.

Le gagnant, c'est Gerard Farm. C'est Gerard Farm.

Si je peux me permettre, je continue de dire pourquoi.

Parce que les projets étaient tous dingues.

Mais Gerard Farm, c'est d'abord une femme qui est venue nous présenter son projet avec une conviction, un charisme et une réponse à toutes les questions qui était assez bluffante.

C'était une gymnastique, c'est un numéro d'équilibriste pour elle et ça, on a trouvé ça incroyable.

Tout à l’heure, je l'ai croisée dans les toilettes, et elle me dit : ça va ?

J'ai dit oui, et j'essayais de rester impassible.

C'était très particulier.

“Oui oui très bien... va-t’en !”

Je sais aussi que tu as dû te dire en voyant passer le lauréat de l'année dernière : Ha, ce sera jamais nous.

Et alors ça que je veux dire aussi, c'est que je remercie la Fondation Sopra Steria d'avoir fait l'impasse de cette espèce d'argument qui n'a aucun sens de dire : ben non, on a déjà validé, récompensé un projet qui traitait de la même chose l'année dernière.

En fait, il y a eu une énorme, cet énorme consensus à un moment donné pendant les délibérations qui était.

Mais l'agriculture, c'est la France et on en a besoin.

Et on ne peut pas récompenser qu'un seul projet.

Si un deuxième projet arrive l'année d'après, qui est brillant et aussi brillant que celui-là, on serait fou de ne pas le récompenser.

On souhaite tout le succès du monde aux lauréats, aux finalistes, parce que c'était magnifique et bravo.

Mais bravo aussi à toi.

Pour Gerard Farm, c'était super.

 

Anne Gerard, co-fondatrice de Gerard Farm, Lauréat Jeunes entrepreneurs 2023

Merci.

Merci beaucoup.

C'est une des premières fois que je prends un micro comme ça.

Je ne sais pas trop quoi dire.

Je ne sais pas si tout le monde a compris le projet.

Je me suis dit...

Je me dis que je peux faire un résumé très rapide.

Donc Gerard Farm, j'ai fait ça avec mon frère qui n'est pas là et qui lui, est ingénieur en intelligence artificielle.

Moi, je suis ingénieur en mécanique.

On fait ça avec des excellentes personnes.

Y’a Ali qui est là, qui est notre premier employé, qu'on est très contents d'avoir avec nous, qui s'occupe... et qu'est-ce qu'on fait ?

On déploie des robots qui vont collecter les défécations, des élevages en extérieur, donc ce sont des élevages qui sont en extensif et on va automatiquement mettre ces défécations dans des containers de méthanisation par voie sèche qui sont des installations qui permettent de générer de l'électricité, de l'énergie à base de caca.

Cette méthanisation par voie sèche est 70 % moins coûteuse qu'une méthanisation par voie liquide, celle qu'on voit aujourd'hui dans les agricultures, où ce sont des énormes citernes.

Voilà le projet.

On a le prototype qui est là, on commence à ramasser des déjections.

Je trouve plein de synonymes.

J'ai failli pleurer tout à l'heure.

Non, j'exagère.

Très prenant le discours sur l'entrepreneuriat et sur le fait de se jeter.

Il y a un gros sentiment de bonheur, d'avoir des gens qui, comme vous, font ça... elle a 20 ans la fondation !

Quand on se lance, on sort d'école ou on commence à faire des choses par-ci par-là.

On a l'impression d'être nul.

Parce qu'en fait, tout ceux qui font des choses, ils sont déjà grands et ils ont déjà successful.

Ils ont fait plein de choses, ils ont compris.

Et quand on commence, on ne sait pas trop, on tâtonne, on essaie d'aller chercher des alliés, on essaie d'aller recruter des gens.

On ne sait pas ce qu'on vaut.

Et le fait d'avoir des gens qui vous regardent dans les yeux, qui disent : c'est bien ce que tu fais, c'est ouf ce que tu fais.

Je ne pensais pas qu'il y en avait et à vrai dire, sans le message de Corinne, donc on a rejoint l'incubateur des Arts et Métiers et je ne connais pas moi tout ça.

J'ai beaucoup de mal à voir toutes les fondations, tous les gens, justement, toutes les institutions qui existent pour aider.

Je les connais très peu et j'ai suivi un message qu'on m'a envoyé à l’incubateur des Arts et Métiers.

J'ai suivi, j'ai regardé la fondation, qu'est-ce que c'est, etc.

Mais je n'en avais jamais entendu parler et j'ai commencé à regarder et voir que tout ça, il y a toute cette énergie qui existe là et qui essaie de faire des choses et de pousser, de nous accompagner.

En tout cas, c'est quelque chose qui fait énormément plaisir et que j'aimerais pouvoir un jour faire aussi.

Merci, merci à vous.

 

Mélisande Pontvianne

Merci beaucoup Inès. Merci Anne.

Je rappelle que la récompense du lauréat jeune entrepreneur, c'est une dotation de 10 000 € de la fondation.

L'accompagnement d'un mentor et de bénévoles Sopra Steria, un atelier d'accompagnement par Vianeo également et une incubation de six mois au Planetic Lab, un incubateur social et solidaire au Palais Brongniart à Paris.

Et puis, bien sûr, l'accès au club des lauréats.

Et ce n'est pas fini.

Ce n’est pas fini car le jury a également un prix “Coup de cœur” cette année pour l'un des finalistes.

C'est Dominique Lambert, déléguée générale de la fondation, qui va nous le présenter.

Et ce lauréat recevra la même dotation que celle du prix étudiant.

Dominique, pourquoi un prix coup de cœur cette année ?

Et qui le remporte ?

 

Dominique Lambert

Pourquoi un prix coup de cœur cette année ?

Parce qu'en fait, c'est la 20ᵉ édition du prix “Entreprendre pour demain”.

Donc, on a voulu à cette occasion créer un troisième prix.

Et aussi parce que souvent, les membres du jury ont un coup de cœur et il n'y a pas de prix pour ça.

Donc on s'est dit : voilà, on va faire un prix “Coup de coeur” pour célébrer les 20 ans du prix “Entreprendre pour demain”.

Ce prix coup de cœur, ce qu'on a cherché, c’est d'allier la dimension environnementale ou écologique avec la dimension solidaire.

Parce que souvent, c'est lié quand on prend par exemple la précarité énergétique.

On a vraiment voulu porter notre attention plutôt là-dessus.

Et donc tu me demandais qui...

 

Mélisande Pontvianne

Tout à fait, qui est lauréat du prix “Coup de cœur” ?

 

Dominique Lambert

 Je veux juste dire que ce prix-là, il a vraiment fait l'unanimité du jury.

Il y a eu un consensus pour le coup qui s'est dégagé assez rapidement.

Je peux dire que c'est une association qui a gagné ce prix et donc c'est Velhome.

Velhome, je dis quand même ce que c’est, un système gratuit et collaboratif de parking vélo sécurisé.

Je passe la parole à Paul.

 

Paul Ravet, Co-fondateur de Vehome, Lauréat du Prix « Coup de cœur » 2023

Super, je sais pas si vous vous m'entendez bien.

Grosse surprise.

Franchement, je suis très heureux qu'il y ait un troisième prix cette année.

Voilà, merci pour la création de ce prix.

Merci aussi d'avoir pris Velhome au sérieux.

Ça me touche beaucoup, et votre discours Inès m'a beaucoup touché.

Je tiens aussi à remercier avant tout l'équipe de Velhome et notre coach Monsieur Morinon, qui nous a vraiment permis de structurer notre discours et nous a apporté un soutien sur la base de cette passion commune qu'est le vélo, qu'il s'avère que nous partagions.

Et en fait, finalement, je dirais que gagner ce prix, c'est aussi un témoignage du fait que le vélo et cette valeur en laquelle on croit qu'est le vélo, est porteuse.

Le vélo est porteur et on est vraiment ravis.

Je ne m'y attendais pas du tout.

Il y avait des projets très lourds en face et donc voilà un grand merci.

Et pour vous en dire deux mots, Velhome c'est une association de lutte contre le vol de vélos.

Donc effectivement, le business model est un petit peu, un petit peu limite, je dirais.

On vise à fonctionner sur des dons.

Mais je dirais que, à l'heure actuelle, notre base d'utilisateurs ne nous le permet pas.

Mais en fait, l'idée c'est vraiment de contrer en fait cette problématique qu'est le vol de vélos via un système qu'on a voulu très simple qui est du stationnement vélo entre particuliers.

C’est-à-dire que, je suis chez moi, j'accueille ton vélo pour éviter que tu te le fasses voler dans la rue.

En fait, on a créé une plateforme pour permettre à ce système d'exister, créer cette base de discussion entre utilisateurs.

Parce que on a parlé de rêves tout à l'heure, et notre rêve à nous, c'est de pouvoir vivre dans un monde qui respecte les limites planétaires.

Le biais par lequel on y va c'est la mobilité.

On sait que le transport représente un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France et avec le vélo on a trouvé cette conjugaison entre l'aspect environnemental, parce qu’aujourd'hui, je n’ai pas besoin de vous le démontrer, il y a un vrai besoin de se mettre au vélo, mais également parce que le vélo est porteur de lien.

Lorsque vous êtes à vélo, vous n'avez pas de carrosserie autour de vous, vous êtes ouvert au monde.

Finalement, même là j'entreprends dans le vélo.

Ça permet ces rencontres.

Le vélo, ça peut être un vrai fil conducteur, et en tout cas c'est le fil conducteur que j'ai choisi pour mener ma vie et j'espère qu'il saura vous inspirer.

Donc en sortant, prenez un Vélib’ et partez à l'aventure à vélo.

 

Dominique Lambert, Déléguée générale de la Fondation Sopra Steria-Institut de France

Nous arrivons à la fin de cette soirée remplie d'émotions.

Je tiens bien sûr à dire bravo à toutes les équipes finalistes. J'insiste bien sur finalistes et ne lâchez rien, aussi bien les finalistes que les lauréats, avec des félicitations tout particulièrement pour les lauréats.

Merci aux membres du jury, à son président Nicolas Seguin.

Merci à nos collaborateurs Sopra Steria qui ont accompagné les équipes finalistes et pour certains d'entre eux qui vont continuer à les accompagner.

Merci à l'équipe organisatrice du prix, notamment Mélisande qui a animé, et Mathilde de l'équipe marque employeur, à l'équipe du Philanthro-Lab bien sûr, pour son accueil, et à vous tous d'être là, présents.

Je vous donne rendez-vous à la rentrée pour la prochaine édition du prix “Entreprendre pour demain” et je vous invite à rejoindre la salle Colbert pour un cocktail bien mérité et donc je vous dis à bientôt et bonne soirée.

Les lauréats 2022

  • INSECTIAlauréat étudiants, accompagne les acteurs de l’entomoculture pour améliorer la production d’insectes, grâce à l’intelligence artificielle, afin de réduire considérablement l'empreinte carbone de l’industrie agroalimentaire. En savoir plus ici
  • Osiris Agriculturelauréat Jeunes entrepreneurs, met la robotique au service de la transition agroécologique de l’agriculture européenne, en révolutionnant la gestion de l’eau et des fertilisants. En savoir plus ici
Revoir la remise des Prix Entreprendre pour demain 2022

Les lauréats 2021

  • Clic&Moi, lauréat Etudiant, vise à accompagner le plus grand nombre de personnes dans l’apprentissage d’un numérique simple, personnalisé, à moindre coût et à la portée de tous au travers d’une plateforme favorisant un lien intergénérationnel fort et unique.
  • H'ability, lauréat Jeune entrepreneur, est une solution ludique de réalité virtuelle immersive spécialement conçue pour la rééducation fonctionnelle des personnes hémiplégiques.

Pour en savoir plus sur ces projets

Les lauréats 2020

  • Opopop, lauréat Jeune entrepreneur : une plateforme pour la gestion d’emballages de colis réutilisables, résistants, réparables et repliables pour limiter les déchets liés aux achats du e-commerce. 
  • FarmIA, lauréat Etudiant : un « farmbot » qui, grâce à une intelligence artificielle (IA) associée à un robot agricole, améliore le rendement de la permaculture tout en minimisant les ressources utilisées.

Pour en savoir plus sur ces projets

Le replay de la remise des Prix

Les lauréats des éditions précédentes

  • EZYMOB, lauréat 2019: un assistant personnel, développé par deux étudiants de Polytech Paris Sud, apportant une autonomie complète aux déficients visuels dans les transports en commun, en transformant les informations visuelles en informations auditives. 
  • H’ABILITY, lauréat 2019: un jeu de réalité virtuelle créé par trois étudiantes de l’EPF Ecole d’ingénieur-e-s, qui rend ludique la rééducation des enfants atteints d’hémiparésie, un handicap altérant la motricité de la moitié du corps.
  • 6e Sens, lauréat 2018: le projet de deux étudiants de l’ISEP et de l’UTC, proposant une solution aidant les malvoyants à percevoir leur environnement grâce un dispositif utilisant le toucher pour transmettre les informations.